Dans
le domaine de la mécanique, on nomme automate
un appareil qui exécute une séquence déterminée d'opérations de manière
séquentielle en utilisant des technologies uniquement
mécaniques.
Autrefois, le métier d'automatier consistait en la conception et
fabrication d'automates, et il s'est beaucoup développé avec
l'avancement de
l'horlogerie.
La
programmation est réalisé par des dispositifs variés: rubans
perforés, cartes perforées, rouleaux à picots, arbres à cames,
etc.
La
lecture et la transmission des informations sont assurées par des
systèmes mécaniques et physiques dont certains sont connus depuis
l'Antiquité: leviers, poulies, courroies, engrenages,
compression/dilatation de gaz, mécanique de
fluide.
Ce terme
désigne également une machine qui reproduit le mouvement et les
attitudes d'un être vivant. Reproduire l'apparence de la vie nécessite
des qualités artistiques,
comme pour reproduire l'inanimé (statues...) et techniques (mouvement)
par des automates mécaniques. Cela demande un certain savoir-faire et
des compétences en de multiples
domaines.
Après
avoir reproduit des peintures et des statues, l'homme a voulu
représenter le mouvement.
L'invention de la roue et des principaux systèmes mécaniques provoque
l’apparition de machines renfermant des automatismes.
L'utilisation de ces véritables automates primitifs remonte à
plusieurs siècles avant Jésus-Christ; elle est attestée dans
différents
foyers de civilisation. Statues ou poupées animées servaient déjà de
décoration ou de jouet pour enfant. Les exemples les plus connus sont
égyptiens mais aussi chinois, assyriens ou
précolombiens…
Les premiers essais et réflexions furent apportés par les prêtres,
principaux hommes de science durant l'Antiquité. Des statues
automatisées représentant les puissances divines intimidaient les
fidèles et renforçaient le pouvoir du culte. Ainsi, la statue de Râ
désignait de la main le nouveau Pharaon parmi la file des prétendants.
De même, en allumant un feu devant un temple, les portes de ce dernier
s'ouvraient d'elles-mêmes.
Certains savants grecs de l'Ecole d'Alexandrie, dont Philon de Byzance,
Ctésibius ou Héron d'Alexandrie, ont apporté indices et témoignages de
ces créations dans des écrits
relatant leurs travaux. Ces textes furent traduits en arabe et
alimentèrent de nouvelles expériences, celles d'Al-Jazari, par
exemple.
Au
VIIIème siècle, le sultan Haroun al-Rachid fit parvenir à Charlemagne
une horloge hydraulique qui, selon le chroniqueur Eginhard, s’ouvrait
sur le coup de 12 heures pour laisser sortir une troupe de douze
cavaliers.
L’apparition des horloges mécaniques en occident à partir du XIVème
siècle
donna une nouvelle impulsion à la fabrication des automates, dont la
forme la plus populaire (et la plus spectaculaire) fut sans doute le
jacquemart, automate à forme humaine qui s’animait pour frapper l’heure
sur la cloche de l’église. Certaines horloges étaient munies de
plusieurs automates et, à l’heure dite, offraient un véritable spectacle
animé. Un des exemples les plus célèbres et les plus tardifs est celui
de l'horloge astronomique de
Strasbourg.
Ce n'est qu'à partir du XVIème siècle,
que l'automate devint un objet de luxe à la mode auprès de la noblesse
occidentale. Au siècle des Lumières, l'automate est conçu comme une
curiosité scientifique, tel le canard de Vaucanson, censé digérer
réellement de la nourriture, ou les automates des horlogers suisses
Pierre Jaquet-Droz et Henri-Louis Jaquet-Droz. Certains, seulement en
partie automatisés comme le fameux turc mécanique, furent des canulars
si crédibles qu'ils marquèrent durablement l'imaginaire
collectif.
À la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle,
l'automate se banalise et devient un outil
publicitaire.
L'automate, après cette période faste de 1850 à 1914, a peu à peu
décliné jusqu'à être supplanté par le robot, électronique et
"reprogrammable".